Commençons par découvrir l'origine du mot Fromage. Il faut savoir que son nom provient des méthodes de fabrication, en effet au 13ème siècle, le lait était placé dans des faisselles pour s'égoutter nommées "forma" en latin, tandis que le mot "formos" en grec désignait les récipients d'osier où l'on déposait le caillé. "Forma" devient "Formage" issu du latin "Formaticum" qui signifie "ce qui est dans une forme". Au 14ème siècle apparaît "fourmage", puis enfin "Fromage" au 15ème siècle. 

Mais son histoire commence bien plus tôt ! 

Les débuts 

L'histoire du fromage commence pendant la préhistoire par la domestication des chèvres et des brebis au Proche-Orient. 

Selon la légende, il a été découvert grâce au transport du lait. A l'époque, le lait était transporté dans des panses de ruminants qui contenaient naturellement de la présure. En contact avec cette présure le lait coagule et devient alors du caillé (retrouvez toutes les informations dans notre article du lait au fromage) C'est ainsi qu'aurait été découverte cette technique du caillage, encore aujourd'hui utilisée dans la fabrication de nos fromages. 

Grâce à des fouilles archéologiques des traces de fabrication sont retrouvées en Egyptes, des ustensiles, des traces murales dans des tombes, ou plus récemment des faisselles datées de plus de 7000ans. Ce qui fait du fromage, l'un des aliments façonnés par la main de l'homme le plus ancien. 

En Mésopotamie des mosaïques montrant la production de fromage sont retrouvées et datées de -5000 avant J.C. Des faisselles sont également retrouvé en Grèce et en Sicile datées de -3000ans avant J.C.

L'exportation 

L'utilisation de la présure se démocratise sous l'Empire Romain, en l'an 60 après J.C. Chez les romains et les grecs, le fromage était un produit de base de leur alimentation, mais accessible surtout aux riches. Il faisait également partie de la ration quotidienne des légionnaires romains ou encore préconisé pour soigner les dysenteries. Le romain Columelle rédige d'ailleurs, un traité d'Agronomie, formulant les étapes de fabrication du fromage : le caillé, l'égouttage, le salage. 

Ce sont d'ailleurs les romains qui créèrent le pressoir pour perfectionner l'égouttage du caillé, une technique qu'ils exportèrent jusqu'en Grande-Bretagne. Pline l'Ancien (23 après J-C ; 79 après J-C), écrivain de l'encyclopédie "L'histoire Naturelle" consacre au fromage une partie de son livre, il y décrit les types de fromages appréciés par les romains, on y retrouve des fromages de France et d'Asie Mineure. 

Avec la chute de l'Empire romain et l'invasion des barbares, germains, mongols, sarrasins de nombreuses recettes de fromage disparurent. Heureusement dans des vallées et monastères reculés certaines méthodes de fabrication ont pu être préservées. 

En France 

Au Moyen Âge les Croisés rapportèrent d'Orient des secrets de fabrication, la règle de Saint-Benoît autorisait à l'époque la consommation du fromage, les moines d'Europe se mirent à fabriquer du fromage, c'est pourquoi de grands fromages français sont des recettes monastiques : le Pont-l'Evêque, le Munster, la Tête de Moine par exemple. En revanche la fabrication de grands fromages, tels qu'aujourd'hui connu, le comté par exemple, sont des fromages déjà à l'époque résultant de la mise en commun des ressources d'un village.

Pendant la Renaissance, les commerçants sur les marchés Parisiens criaient "Formaige d'Auvergne, Formaige fort de Milan, Formaige de Brie..". Les fromages frais traditionnels en Anjou, dans le Maine et en Bretagne ainsi que les fromages de Brie et ceux d'Auvergne tenaient la première place à Paris. 

L'encyclopédie éditée de 1751 à  sous la direction de Diderot et d'Alembert décrit les fromages de l'époque, en voici un extrait pour les pâtes cuites, de types Comté "On fait le fromage cuit dans des chaumes construites sur les sommets aplatis des plus hautes montagnes des Vosges pendant tout le temps qu'ils sont accessibles et habitables, c'est à dire depuis la fonte des neiges en Mai jusqu'à la fin Septembre, où là les neiges commencent à couvrir ces montagnes."

Lors de la révolution française la chute des classes dirigeantes qui étaient les clients privilégiés des commerçants entraîna leur chute, c'est pourquoi à la fin du 18ème siècle le fromage retombe quelque peu dans l'oubli. Sous la terreur la famine s'installe durant l'hiver 1793-1794, les réserves sont épuisées et les échanges sont ralentis. C'est durant cette période que peu à peu, les fermiers prirent le relais des monastères dans la production de fromage. 

Le fromage fut mis en avant par M. BRILLAT-SAVARIN qui aurait déclaré "Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un oeil" tandis que M. TALLEYRAND aurait déclaré en 1815 lors du Congrès de Vienne "Le brie de Meaux prince des fromages et roi des desserts". 

C'est au 19ème siècle que l'histoire du fromage accélère, car dès 1850 Charles Gervais lance l'industrie du fromage à pâte fraîche, il serait également à l'origine de la fabrication des "petits suisses". 

En 1857, Louis pasteur découvre le principe de la pasteurisation, qui sera plus tard appliqué au fromage grâce à Emile Duclaux, physicien, biologiste et chimiste français qui succède à Pasteur en 1895 à la tête de l'institut du même nom. La pasteurisation permet l'essor de l'industrie fromagère. 

En 1880, une vraie organisation est mise en place pour la collecte du lait et la fabrication du fromage. 

En 1925, le roquefort est le premier fromage ayant obtenu l'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC). 

En 1968, est retransmise la première publicité française pour un fromage. 

En 1973, un fromage ne peut obtenir une Appellation d'Origine que par décret, après consultation de son comité. Aujourd'hui 46 fromages bénéficient de l'AOP (Appellation d'Origine Protégée) 

Aujourd'hui en France, le fromage est un produit incontournable ! 

Retrouvez très bientôt un nouvel article reprenant l'histoire du Fromage en France de 1850 à nos jours !